![]() |
au sommaire de ce numéro 7 : |
![]() |
![]() Privilège octroyé cet été aux cyclistes, j'allais pouvoir emprunter à deux-roues (et sans mettre pied à terre) le pont-passerelle qui mène au pied du site. L'heure était donc à l'allégresse et à l'insouciance. Je roulais sur une départementale trop fréquentée – une portion de la voie verte était en travaux – quand un chauffard en mode Fangio m'a frôlé et bien failli m'envoyer au tapis. « Catachrèse ! Bachi-bouzouk ! ». Je jurais comme mon capitaine barbu de papier préféré. Ivre de colère, j'oubliais mes douleurs et pédalais à « toute berzingue » pour rattraper ce « crétin de Normandie » et l'invectiver. Je comptais le retrouver bloqué dans le trafic à l'approche du site emblématique, raté ! Le cabriolet Mercedes noir et son « moule à gaufres » de chauffard s'étaient évanouis dans la nature. Il ne me restait dès lors plus qu'à savourer la fin de cette nouvelle aventure accomplie depuis chez moi, à Paris, sur une voie cyclable baptisée « la Véloscénie ». Ce périple n'a certes rien d'un exploit sportif mais il constitue une véritable odyssée pour qui sait ralentir la marche du temps, produire des efforts et exercer ses sens. L'aventure a été belle, et bucolique. À de rares exceptions près, je n'ai, en effet, roulé que sur des pistes aménagées, des voies vertes, des routes de campagne et des chemins forestiers, traversant ainsi la vallée de Chevreuse, le Perche, l'Orne et le bocage normand. J'ai pédalé, la truffe au vent, dans une France rurale, celle que j'avais imaginée, rêvée et fantasmée deux ans auparavant, lorsque j'avais traversé à deux-roues (et sans moteur) notre pays par sa « Diagonale du vide », de Dunkerque à Hendaye. J'aime le vélo. J'aime à pédaler et à voir défiler les paysages à vitesse raisonnable. Cette nouvelle aventure vélocipédique m'a permis de renouer avec le terrain (après des mois derrière un écran d'ordinateur à écrire). J'ai aussi renoué avec les plaisirs du bivouac et la vie sous toile de tente. Mention spéciale à mon matelas pneumatique ultraléger mais percé. J'ai repris goût à faire « escale » dans les bars-restaurants-pmu pour y remplir mes bidons d'eau fraîche mais également écouter les conversations de comptoir. J'ai eu chaud et soif. J'ai eu des coups de soleil et des coups de bambou. « Cyclistes, fortifiez vos jambes
en mangeant des œufs mollets » Pierre Dac J'ai alterné entre des moments de grâce, où mes jambes tournaient toutes seules, et des instants plus douloureux, lorsque cuisses, ischios et mollets se contractent. Le moral et le courage font alors le reste. Bref, le vélo longue distance est une allégorie de la vie avec une route à parcourir, des obstacles, des hauts, des bas, des peurs, des imprévus, des surprises, des déconvenues mais surtout des rencontres. Heureux, satisfait et fier de conclure cette Véloscénie, je pouvais dès lors partir en vacances en famille. L'occasion de souffler, de siester, de nager, de lire, de profiter de l'instant présent mais surtout de se tenir à l'écart des réseaux sociaux et de ces autres activités connectées qui nous font perdre un temps si précieux. Comme un écho aux propos d'Isabelle Autissier, navigatrice-écrivain qui, suite à l'une de mes « questions-à-la-con-de-journaliste » (sic) sur l'au-delà lors d'une récente interview, m'avait répliqué du tac-au-tac : « Vous savez, le temps, c'est notre richesse à nous, les humains. Le reste, c'est de la foutaise ! ». Une philosophie que j'ai assurément fait mienne cet été. N'en déplaise au grand Léo, avec le temps, tout ne s'en va pas ! D'ici là, restons forts et inspirés, Stéphane Dugast
|
![]() |
à lire en page 2 du journal Embarquements n°7 en savoir plus : matthieutordeur.com | instagram.com |
![]() |
à lire en page 3 du journal Embarquements n°7 en savoir plus : julienmoreau.org | instagram.com |
![]() |
à lire en page 4 du journal Embarquements n°7 en savoir plus : sebroubinet.eu | facebook.com |
![]() |
à lire en page 5 du journal Embarquements n°7 📖 La Femme de l'Alaska, de James Oliver Curwood, traduit de l'anglais par Tristan Savin, éditions Arthaud, 2022. en savoir plus : arthaud.fr |
![]() |
à lire en page 6 du journal Embarquements n°7 en savoir plus : adamromain.net | facebook.com |
![]() |
à lire en page 8 du journal Embarquements n°7 en savoir plus : audeosnowycz.photoshelter.com | yunarmy.ru |
![]() |
à lire en page 14 du journal Embarquements n°7 en savoir plus : labicicletaravito.com |
![]() |
à lire en page 16 du journal Embarquements n°7 en savoir plus : thibautvergoz.com |
![]() |
à lire en page 18 du journal Embarquements n°7 en savoir plus : joaquimdassonville.com |
![]() |
à lire en page 20 du journal Embarquements n°7 en savoir plus : radiofrance.fr |
![]() |
![]() |
![]() |